Sens & Tonka
PENSÉES, DONC
Pensées, donc poursuit le jeu entamé dans les précédents ouvrages de Toulouse-la-Rose : des aphorismes trempés à l’acier du bon sens et de la politique qui révèlent le sordide des idées trop largement partagées.
Entre un dictionnaire des idées reçues et les loufoqueries d’un humoriste.
Bref et furieux.
LES 3 SECRETS
Le secret exerce sur nous de la fascination. Nous tombons facilement sous son charme, et nous nous laissons finalement asservir par lui car le secret exclut celui qui n’est pas en sa possession. Loin d’être une modalité comme une autre de la domination, le secret en est une des conditions. En nous répétant que le secret n’est jamais que ce que l’on savait déjà, Olivier Jacquemond cherche à nous libérer de ce charme.
MAXIMILIEN RUBEL - POUR REDÉCOUVRIR MARX-
- Miguel Abensour et Louis Janover - « Tout ce que je sais, c’est que moi je ne suis pas “marxiste”. » C’est en référence à cette phrase de Marx et à la lumière de ce que sont devenus les « marxismes » que Maximilien Rubel a établi une distinction radicale entre « marxien », qui se rapporte exclusivement à l’œuvre de Marx, et « marxiste », qui renvoie aux épigones de toutes sortes. Ironie de l’histoire : cette différence est devenue la chose la mieux partagée du monde, après avoir été objet de scandale. L’œuvre de Maximilien Rubel n’en reste pas moins « en écart » – et toujours écartée. Miguel Abensour en scrute les origines, en menant une réflexion sur le travail d’édition et de recherche d’un penseur déterminé à redonner à l’analyse critique de Marx ses multiples dimensions comme sa place dans le mouvement d’émancipation qu’elle accompagne. Louis Janover montre que Maximilien Rubel n’a pas seulement arraché Marx aux marxismes, mais ouvert nombre de perspectives susceptibles d’aiguiller la critique contre les formes les plus subtiles de confusion qui prennent l’allure de la feinte-dissidence, dernier avatar de l’idéologie. En regard, un entretien avec Maximilien Rubel permet d’embrasser l’arc de sa vie.
L'INDEMNE
Ce livre se propose de chercher, à la fois avec et contre Heidegger, à la fois au-delà et en deçà de lui, et à la fois avec et contre une certaine tradition heideggerienne, la possibilité d’une politique heideggerienne pour aujourd’hui, ou, comme l’écrit Frédéric Neyrat, une sorte “d’ontologie, mais transie par la politique”.
Une telle démarche prend sens d’abord dans le constat que Heidegger serait le premier à avoir véritablement commencé à penser le développement de la technique comme destruction progressive du monde, c’est-à-dire comme perte de sens de la présence, de ce qui fait monde, et comme orientation mondiale vers un “non-monde”, c’est-à-dire vers un espace où plus rien n’est en tant qu’être, où toute substance se réduit à une subsistance.
FAIRE, AGIR, CONTEMPLER
Cet ouvrage se met en quête d'un alter-humanisme alternatif à une mondialisation économique. Hannah Arendt a montré la perte de sens opérée par la réduction de l'action politique et de l'œuvrer humain au travail industriel. Pourtant, travailler et œuvrer demeurent deux manières de faire, ce qu'Aristote appelait "poiésis". Si nous voulons retrouver le sens de cette activité, il faut repartir d'une analyse qualitative de l'activité artistique qui n'en sera que mieux distinguée de l'action politique et d'abord éthique dans sa gratuité. Si Hannah Arendt a repris à Aristote la distinction du faire et de l'agir, de la "poiésis" et de la "praxis", elle omet de rappeler que ces deux activités tirent leur inspiration d'une troisième : la contemplation.
Il n'est pas neutre, à l'heure de la technoscience, de rendre par ce terme de contemplation la "noésis" irréductible à son savoir intéressé. Par-delà l'alter-mondialisme, la question du monde détourne l'attention de l'urgence de rendre à l'homme sa dignité et en particulier dans ses trois activités essentielles : "faire, agir, contempler".
La Renaissance s'est-elle contentée de renverser les valeurs, abandonnant la contemplation pour s'engouffrer dans une action réduite aux progrès de la technoscience ? N'était-elle pas plutôt en quête d'un équilibre entre les genres de vie : active et contemplative, voire de volupté.
HANNAH ARENDT. CRISES DE L'ÉTAT-NATION
Sous la direction de : Anne Kupiec, Martine Leibovici, Géraldine Muhlmann, Étienne Tassin.
L’idée d’État-nation est soutenue par le principe de souveraineté, populaire d’abord, nationale ensuite. Or, par une analyse très originale de la liberté politique, qui prend à contre-pied l’évidence d’une assimilation du pouvoir politique à l’exercice d’une souveraineté, Hannah Arendt démontre l’incompatibilité des principes de liberté et de souveraineté. L’extraordinaire portée de cette critique, qui prend naissance dans l’examen de l’État-nation mais en excède la seule dimension pour inviter à repenser le politique dans son concept, reste encore sous-estimée.
Miguel Abensour – Anne Amiel – Hannah Arendt – Erich Cohn-Bendit – Sonia Dayan-Herzbrun – Christian Ferrié – Nicole Gabriel – Valérie Gérard – Wolfgang Heuer – Vlasta Jalusic – Jerome Kohn – Anne Kupiec – Martine Leibovici – Danièle Lochak – Helgard Mahrdt – Géraldine Muhlmann – Jean-Claude Poizat – Jacqueline Rose – Jacques Taminiaux – Étienne Tassin – Dana Villa – Elisabeth Young-Bruehl – Idith Zertal
SOUS L'ÉCORCE DE GUY DEBORD LE RUDÉRAL
L’étranger / Penser avec les mains / Lecta et questions / À Paris [1] / L’aubaine / Absence de l’Œdipe, Œdipe de l’absence / La grâce / Respiration / Les triangles à deux bords / La bagnole de Bignoli / La guerre / À Pau / Le couteau / Héritage / La pensée derrière la tête / Départ / À Paris [2] / Réussir à échouer : le baptême du feu / Aînesse oblige : un seul prénom pour l’éclaireur / Tautologies / Noblesse / Le centre du débat / Alia lecta : le fleuve en crue / L’excès / L’eau / Le temps / L’alcool / Le feu et l’oubli de Keats / À Paris / Image / Au choix / Adjectif / Le beau / Debord le rudéral...
Ces thèmes traversent la vie et l’œuvre de Guy Debord... le rudéral.
DU SINGE AU SONGE
Une histoire de l’humanité, de la préhistoire à nos jours, en moins de cent pages. Le récit, drôle et décapant, décliné en aphorismes, de notre aliénation progressive, ou plutôt de nos aliénations.
À déguster à petites doses ou à avaler cul sec. De toute façon, à méditer... peut-être pour avoir le sentiment fugitif d’être moins (pris pour un) imbécile.
LE JARDIN EN MOUVEMENT
– 5e ÉDITION –
Dans cet ouvrage, Gilles Clément développe une observation des cycles d'apparition des organisations structurelles et spatiales du « jardin », – l'ordre, l'entropie, la reconquête, la friche, le climax et le vagabondage –, mettant en évidence la non stabilité d'un espace-temps apparemment stable. D'où le terme de « mouvement », indiquant la variation propre aux végétaux, qui inspire le paysagiste qu'est G. Clément : au lieu de cantonner les plantes afin d'organiser une création, il laisse les plantations « redessiner » en permanence le jardin.
UN SOCIOLOGUE À LA DÉRIVE
La sociologie d'aujourd'hui ne connaît plus d'aventure. Elle ne court plus de risque. Elle se retranche derrière son académisme universitaire qui lui donne sa légitimité scientifique. Cette chronique de la vie quotidienne dans un village de Champagne est l'expérience originale d'un sociologue qui refuse les modèles conformistes d'interprétation des phénomènes de société. Il construit avec les gens le récit de ce qu'ils vivent ou de ce qu'ils ont vécu. Ce village est devenu célèbre depuis que France culture fait des émissions avec les habitants en prenant leurs réflexions pour un reflet de ce qui se passe dans le monde contemporain. Comment une si petite communauté peut-elle idéaliser sa joie de vivre avec tant d'humour ?