Chloé Delaume
LE DEUIL DES DEUX SYLLABES
“Aujourd’hui, j’ai recommencé. Je ne sais pas quoi en penser, je croyais que j’étais guérie, comme si c’était une maladie, une simple maladie qui expire aux remèdes. Le temps en était un, en pleins déliés lisibles tout en haut de l’ordonnance. Des tours d’horloge par milligrammes, de la patience en gélules et de l’espoir en gouttes. Un céladon serein, vingt-cinq dans un verre d’eau matin midi et soir. Le tournoiement des aiguilles se reflétait au blanc de l’œil tandis que chaque gorgée m’ancrait dans un réel glucosé d’optimisme.”
NARCISSE ET SES AIGUILLES
“Porter du blanc, c’est difficile. Surtout pour une paire de chaussures. Il y a des codes très stricts, par exemple l’interdit d’hiver. Je ne possède aucune paire blanche. Ma dernière remonte à mon enfance. Des ballerines quand mon père a tiré. Des ballerines blanches, souillées A+.”