L'auteur
Jean-Paul Curnier, né le 5 janvier 1951 à Arles (Bouches-du-Rhône), est un philosophe et un écrivain français.
Jean-Paul Curnier
LA TENTATION DU PAYSAGE
“Sous le titre La Tentation du paysage, il sera question d’une figure essentielle du temps sous la forme de l’image même de l’immuable : la campagne, le monde rural. Celui-ci y étant abordé hors de tout lyrisme nostalgique. [...] Il en sera question comme d’une figure sans cesse recommencée et toujours réadaptée de l’inertie originelle, figure qui, sous la forme du paysage apparaît alors comme une expérience de la conscience de nous et du monde où se trouvent indissociablement mêlés l’inertie et la vitesse, le même et le distinct, le perdu et le retrouvé ; figure plus proche de nous sans doute que jamais de l’Éternel Retour.” J-P.C.
L'ÉCOLOGIE POLITIQUE AU MIROIR
“L’écologie politique, à défaut de grandes idées, a des idées larges. Pour ainsi dire pas vraiment des idées, plutôt des opinions ; et surtout l’ambition de faire de sa propre confusion le mode le mieux adapté de représentation politique pour tous ceux qui cherchent et se cherchent dans une situation où tout semble bloqué. [...] La déroute étant depuis quelque temps déjà un fait social à part entière, il était finalement légitime qu’elle soit politiquement représentée ès qualités, et même, si besoin est, théorisée.” J-P. C.
LA CULTURE SUICIDÉE PAR SES SPECTRES
S'il est établi que le Front national joue habilement avec les contradictions de la politique, c'est qu'en d'autres domaines, et d'une façon souvent sournoise, il a agi. Déjà, Jean Baudrillard dans La conjuration des imbéciles montrait que le FN devenait référence intellectuelle et dès lors menait la danse. Jean-Paul Curnier, lui, met en vue que le FN travaille sur les cadavres mentaux qui traînent dans l'art et dans la culture, créant une réaction des plus périlleuses qui soit au sein des encore avant-gardes, ce qui provoque un mouvement de protection totalitaire tout aussi stupide et dangereux que la haine frontiste pour l’intelligence.
L'ART ULTIMO
Nous assistons en témoins médusés à une chose étrange, presque impensable : à l’abandon pur et simple de la démocratie par la démocratie elle-même, à seule fin, d’après ce qui s’en dit, de sauver la démocratie. Et cela sans rien pouvoir y faire qui ne serve aussitôt d’argument à cette invraisemblable logique de l’absurde.
LE MAC DE MARSEILLE
Entre le 29 février et les premiers jours de mars, la presse a fait état de la mise en garde à vue d’un artiste et du directeur du musée d’art contemporain de Marseille (MAC). Ce qu’il en ressortait, malgré le motif jubilatoire, c’est une histoire d’agression contre une œuvre subversive et contre l’audace d’une institution qui cherchait à susciter le débat, à mobiliser la pensée.
Tout commence avec le titre de la pièce exposée : Tout ce que je vous ai volé, qui prend tout son sens quand on pense que les musées sont pleins de “tout ce qui nous a été volé” depuis que l’art existe, de toutes les œuvres détournées de leur lieu, de leur origine, de leur réalité vivante pour être recelées et mises en détention provisoire.
Le musée étant le lieu du recel de toute culture, il est logique qu’il en soit venu à receler le vol lui-même, à voler le vol à sa propre réalité et à en faire une œuvre. Donc tout aussi logique (et ubuesque) qu’il soit mis en accusation pour recel et pour vol.