Sens & Tonka
HISTOIRES D'ESPACES
Ce livre tente de percer le secret reliant l’espace qui n’existerait que par le temps et le temps qui n’existerait que par l’espace. L’auteur associe ces notions puissantes en liant la démonstration aux sensations, aux goûts, et enfin à l’esthétique, mère des souvenirs et de l’Histoire.
CAHIER PIERRE CLASTRES
Ce Cahier autour de Pierre Clastres propose au lecteur un ensemble de textes de l’ethnologue, sinon inédits du moins difficilement trouvables, et des contributions de philosophes et d’écrivains réfléchissant aux voies nouvelles ouvertes par une œuvre qui, malgré son inachèvement, apporte un autre regard pour penser la question politique et la condition de la liberté. En outre, des articles et des préfaces aident à prendre connaissance de la réception de Pierre Clastres dans les pays d’Amérique latine, où son œuvre est une référence constante pour les ethnologues aussi bien que pour les philosophes. Il semblerait ne pas en être de même en France, où les différentes orthodoxies qui définissent la « science normale » sont rétives à la nouvelle anthropologie politique qu’avait développée Pierre Clastres.
La publication de ce livre est une tentative pour y remédier et accorder à cette œuvre phare la place qui lui revient aux côtés des plus grands.
LIBELLE DE L'IMBÉCILLITÉ
« “Il faut être absolument moderne”, disait Rimbaud, en se sentant devenir imbécile. » (J.C.B.)
L’imbécillité, de nos jours, n’est probablement pas plus imbécile que celle d’avant mais le parfois mal-t-à-propos de la modernité lui fait reprendre le devant de la scène pour la simple raison que, a contrario des époques passées, elle s’expose. On nous la montre sous toutes ses coutures, on nous la fait entendre sur tous les tons par le biais d’un voyeurisme récurrent, ce qui en contrepartie a sûrement l’avantage de nous rendre intelligents ! Seulement, trop c’est trop, la nausée atteint parfois ses limites et pour un peu on en reviendrait au vieil adage : “Pour vivre heureux, vivons cachés”, car quelle tristesse si l’on ne peut même plus être un imbécile en solitaire.
Jean Claude Bilheran propose dans ce libelle quelques thèmes moqueurs de l’imbécillité sous forme d’aphorismes regroupés du numéro 1 à 254.
VIE PHILOSOPHIQUE ET VIES DE PHILOSOPHES
Textes réunis et présentés par Bruno Clément et Christian Trottmann
Pourquoi la vie de Socrate est-elle exemplaire ? Pourquoi y a-t-il une affaire Heidegger ? Pour la même raison, au fond : on crédite le premier d’avoir, jusqu’à la mort, conformé sa conduite aux préceptes que lui prête son disciple (qui est aussi son biographe le plus fameux) ; on ne pardonne pas au second d’avoir, en des temps d’horreur, acquiescé à des principes qu’aucune philosophie, du moins soucieuse de son étymologie, ne saurait prôner. Car on postule toujours, le nom d’un philosophe étant prononcé, qu’il s’est efforcé sa vie durant à la sagesse. Tant il est vrai que la philosophie est – doit être – affaire de vie : vie de tous les vivants raisonnables, a fortiori vie du philosophe lui-même.
Le présent volume a donc deux objets : le concept de vie philosophique et le récit de vie du philosophe. Objets qu’il convient certes de distinguer précisément mais qu’il importe aussi d’envisager dans leur relation problématique.
Qu’ils parlent de Platon ou de Foucault, qu’ils évoquent Deleuze ou Montaigne, Kant ou Arendt, les saints philosophes du haut Moyen Âge ou Schopenhauer, Pic de la Mirandole ou un moine pèlerin contemporain, les philosophes de l’Antiquité ou Spinoza, les auteurs du présent recueil ont eu à cœur de ne jamais disjoindre les dimensions spéculative et narrative de la pensée. Ils n’ont pas même craint de prononcer les noms de personnages fictifs (don Quichotte, Gauvain) pour donner l’idée de ce que doit maintenir embrassé la quête philosophique : un souci conceptuel aigu, certes, une rigueur infaillible dans la définition ; mais aussi l’exigence indéfectible d’une vie qui s’y conforme.
Delphine Carron • Bruno Clément • Dominique de Courcelles • Pierre Drogi • Fabio Frosini • Rino Genovese • Richard Goulet • Clemens-Carl Härle • Adrien Klajnman • Suzel Mayer • Antonella Moscati • Romano Romani • Davide Sparti • Christian Trottmann • Anca Vasiliu
LE SOUCI DU DROIT
Sous la direction de: Hourya Bentouhami, Ninon Grangé, Anne Kupiec, Julie Saada.
La réflexion sur le droit apparaît aujourd’hui comme l’un des centres d’intérêt les plus productifs de la philosophie et de la sociologie politique, démontrant par là que la relation entre droit, morale et politique ne cesse d’être questionnée, entraînant un continuel déplacement de frontières entre ces trois sphères.
Le droit est-il politique ? Ou encore : quel rapport le droit entretient-il avec la morale ?
Loin d’être formelles, ces questions rappellent combien le souci pour le droit doit être avant tout un souci pour la politique comme préservation des conditions de réalisation de la liberté. D’où l’identification du politique à la critique. Mais comment le droit qui est l’axe qui structure nos sociétés peut-il être politique ?
Autrement dit, comment peut-il être à la fois l’objet et l’instrument d’une critique qui conduise à transformer notre rapport au monde ?
Peut-il être dialectiquement l’objet d’un souci qui soit à la fois une inquiétude ou un soupçon jeté à son égard, et une attention ou un soin particulier ?
Miguel Abensour – Isabelle Aubert – Christophe Béal – Hourya Bentouhami – Sonja Buckel – Silvia Chejter – Roberto Gargarella – Katia Genel – Yanina Guthmann – Jean-François Kervégan – Nathalie Le Bouëdec – Jérôme Pelisse – Valéry Pratt – Julie Saada
POUR UNE PHILOSOPHIE POLITIQUE CRITIQUE
"Critique, cette philosophie politique l’est de par la jonction de deux dimensions, la critique de la domination d’une part, une interrogation permanente sur ses conditions de possibilité de l’autre. À vrai dire, une troisième dimension se fait jour dans ces pages, traversées en quelque sorte par une montée de l’utopie, au point d’infléchir cette philosophie vers une philosophie politique “critico-utopique”, si l’on reprend le terme forgé par Marx pour désigner les socialistes utopiques qu’il tenait, contrairement à la légende, en grande estime pour avoir su donner “l’expression imaginative d’un monde nouveau”. C’est sous des formes diverses, le lien humain chez Pierre Leroux, l’humain chez Emmanuel Levinas, la confrontation entre l’utopie et la démocratie que sont tentées une sortie, mieux, une évasion vers ce qui est différent, vers l’autrement. Contrairement à la doxa prisonnière de l’horizon libéral, il n’est pas vrai que la démocratie ait évincé l’utopie, comme si l’époque de la démocratie avait succédé à l’époque de l’utopie en en signant la fin."
LÉGENDES DES TAGS
Si la légende est "ce qui doit être lu", nous entreprenons ici de raconter la légende des tags. Cette légende se doit d’être lue à deux niveaux : en tant qu’inscriptions qui “légendent” un décor urbain et en tant qu’histoire structurée par les médias et divers écrits prenant appui sur les sciences humaines.
C’est ce qui a été entrepris ici en consacrant beaucoup de temps à la lecture des tags et, tout autant, à la lecture des écrits sur les tags.
LES TRANSFORMATEURS LYOTARD
Sous la direction de : Corinne Enaudeau, Jean-François Nordmann, Jean-Michel Salanskis, Frédéric Worms.
Par la multiplicité des champs explorés et l’ampleur de ses déplacements, l’œuvre de Lyotard reste d’un usage malaisé.
Sa pensée est trop souvent confondue avec celle de ses voisins de “la pensée française”, Deleuze et Derrida, ou réduite à une acception sommaire de l’un de ses concepts marquants : le “postmoderne”. On oublie ainsi l’enjeu singulier de cette réflexion, aux prises avec la décision qu’exigent le jugement d’une part et l’intensité anonyme où se donne “l’événement” d’autre part.
Dix ans après la mort de Lyotard, il nous manque une compréhension plus ample de la voix qui fut la sienne dans les débats philosophiques de la fin du siècle dernier.
Les textes de ce volume ouvrent la boîte des “transformateurs Lyotard”, ils expérimentent la puissance opératoire de cette pensée.
Gaëlle Bernard – Barbara Cassin – Bruno Clément – Françoise Coblence – Marc Crépon – Olivier Dekens – Corinne Enaudeau – Élisabeth de Fontenay – Alberto Gualandi – Clemens-Carl Härle – Laurence kahn – Jean-François Nordmann – Michel Olivier – Jean-Michel Salanskis – Dominique Scarfone – Anne Tomiche – James Williams – Frédéric Worms – Pierre Zaoui
LETTRE D'UN "RÉVOLTISTE" À MARCEL GAUCHET CONVERTI À LA "POLITIQUE NORMALE"
Cette Lettre est la réponse tout à la fois ironique et vigoureuse de Miguel Abensour à l’agression de Marcel Gauchet à son égard dans son ouvrage La Condition historique (Gallimard). On y trouve une réflexion critique sur le drapeau brandi par Marcel Gauchet : la politique normale. À lire Miguel Abensour, il semblerait que l’art du pamphlet soit encore (heureusement) vivant.
USAGES CONTEMPORAINS DE LA PHÉNOMÉNOLOGIE
François-David Sebbah et Jean-Michel Salanskis
Deux auteurs de sensibilité différente dépeignent la situation actuelle de la phénoménologie dans une série de chapitres, commis par l’un ou l’autre, qui entre en “dialogue”.
La phénoménologie est, d’abord, saisie via le legs des pères fondateurs (Husserl et Heidegger) puis par les “passages à la limite” dus à une certaine filiation française (Derrida, Henry, Lévinas, Marion).
Ensuite, les auteurs s’intéressent aux croisements de la phénoménologie avec les sciences, soit qu’elle entre dans des transactions risquées avec les sciences cognitives, soit qu’elle donne son langage à la méditation du fondement des mathématiques. Poursuivent en mesurant l’avenir possible de la phénoménologie soit dans le cadre d’un nouveau programme de réflexion de la culture, soit comme “phénoménologie d’écrivain” qui endosse le plus philosophique de “l’attitude philosophique”, interrogeant les questions défiant tout traitement positif.
Le livre est clos par une brève “rétrospective duelle”, chaque auteur y propose son propre bilan.