Sens & Tonka
Un arbre à la fenêtre
" Depuis ce 24 février 2022, date où l’on m’a confirmé le diagnostic de cancer, j’ai tenu un journal en écrivant presque tous les jours. Ce n’est pas un journal intime mais une réflexion au jour le jour sur des sujets variés, y compris le cancer, selon ce qui chaque fois me venait à l’esprit sans y avoir pensé avant le moment de l’écriture. Le journal s’arrête au lendemain du jour où j’ai fait part aux médecins de ma décision d’arrêter le traitement, le 10 mai de la même année."
Memento mori
Cet ouvrage est, pour partie, composé de soixante-dix-sept collages de Claude Eveno, et d’une fiction que composa Linda Lê en les regardant.
Chaque œuvre étant entière, données pour elles-mêmes notre choix fut de les assembler en tête-bêche.
Images et mots, deux récits en écho l’un de l’autre, présentés dans un livre que l’on peut lire en commençant ou par l’un ou par l’autre, selon la force d’appel des mots ou des images pour le lecteur qui s’en empare. Nulle intrication graphique ne vient déranger le chemin qu’il aura choisi en premier.
Les images sont des collages de Claude Eveno composés avec des bribes de l’histoire de la peinture et qui racontent beaucoup, tant ils sont délibérément figuratifs. Les regarder est un voyage dans une intériorité malmenée par des excès, souffrances, passions, cruautés, divagations du désir et de la folie, tristesse et mélancolie…
Les mots de Linda Lê, sont une fiction racontant l’histoire d’un homme tourmenté qui nourrit ses turpitudes intérieures avec des « livres de collages » feuilletés tout au long de sa vie. Un solitaire douloureux, marqué par la mort, jouissant d’une existence de « cauchemar éveillé » où se mélangent et les images de ses livres et celles de son imagination en proie aux fantasmes, de moins en moins connectée à la réalité.
Lire les collages, est en retrouver des échos dans les mots du récit. Lire le texte, est entendre encore ces mots en entrant dans les images.
Tout est paysage
Tout est paysage de Lucien et Simone Kroll
Première édition : automne 2001.
Édition revue et augmentée en 2012, un deuxième tirage de cette édition paraît au printemps 2022.
Textes et photographies, de Lucien Kroll, qui, fidèle à sa théorie, poursuit sa pensée d’une vision humaine et globale du paysage de l’architecture s’opposant à la démonstration du seul objet architectural qui, ainsi que le prônait le mouvement, dit moderne, ne peut plus se soumettre à ses propres fantasmes mais, au contraire, se doit de rejoindre son essence : faire habiter, accueillir l’existence des « résidents », et développer les économies durables afin de développer
les nouveaux conforts « climatiques ».
Simone Kroll y ajoutera la poésie et le charme de quelques-unes de ses "flores" [extraits].
"Mes propositions s'inscrivent dans un courant social (ou politique) visant tranquillement l'écologie. Elles contiennent mon refus fondamental de l'agressivité industrielle, ma culpabilité devant l'irrespect pour les autres cultures et pour les économies spontanées ou locales et mon ambition d'aider une société à démontrer ses compexités à travers son paysage urbain." L.K.
CONTRE LÉVI-STRAUSS
Étreindre pour mieux trahir, n’est-ce pas le sens qu’il faut conférer au célèbre baiser de Judas ? Ce geste est, nous semble-t-il, celui que commet le célèbre anthropologue structuraliste Claude Lévi-Strauss en 1950 lorsqu’il rend hommage à Marcel Mauss dans une introduction devenue un canon du genre, longtemps demeurée une porte d’entrée incontournable à Marcel Mauss, et particulièrement à son texte le plus connu et commenté, l’Essai sur le don, dont le contenu semble devoir s’éclairer grâce aux lumières lévi-straussiennes.
Est-ce le charme de ce texte précisément ou est-ce le propre de toutes les grandes œuvres que d’offrir une expérience vivante de pensée ? À notre sens, c’est vrai de tous les philosophes du malencontre (terme issu de Le Discours de la servitude volontaire, et érigé en concept par Pierre Clastres), ces auteurs inclassables qui font le pari de l’incertitude, qui prennent le risque de la pensée pour remonter le cours du temps et se poser la question matricielle formulée par Nietzsche danse La Généalogie de la Morale: « Quel(s) événement(s) se sont-ils produits pour que nous soyons devenus ce que nous sommes aujourd’hui ? »
Claude Lévi-Strauss, avec toute son autorité, a, semble-t-il, préempté le texte, y posant ses scellés et fixant sa lecture pour plusieurs générations de lecteurs. Ce sera donc le regard médusant de Lévi-Strauss que nous chercherons ici à détourner comme Persée pour approcher le point aveugle et originaire dont l’œuvre tire son exceptionnelle et irrésistible puissance.
L'AUTEUR :
Essayiste et écrivain
à déjà publié en nos édtions :
Acrylique (2002)
Les Trois secrets (2008)
SCOPIE DU POUVOIR DANS LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE
Il s’agit de l’histoire d’un nouvel équipement de communication, un peu oublié. Yves Stourdzé expose les tours et détours du pouvoir afin de ne rien perdre de son contrôle sur la société française.
Assurer la puissance de l’État en fabriquant un modèle de représentation aussi fort que la fonctionnalité de la technique, modèle qui aura de beaux jours devant lui et des échos très contemporains.
La singularité de sa méthode ressemble à celle d’un archéologue sur un champ de ruines, découvrant pierre après pierre l’objet attendu de ses hypothèses, et met à nu sa démarche même de recherche.
L’objet de sa recherche, sa motivation essentielle, a toujours été la question sans fond du pouvoir et de la domination. C’est ce qu’il traque, dans ses actions, dans le passé, une généalogie qui a pour but d’ouvrir l’avenir. Ces hypothèses font progressivement apparaître l’exercice du pouvoir vis-à-vis de son pays, de celui dont nous sommes les habitants.
De manière consciente ou inconsciente, le pouvoir modèle le fonctionnel de la nouveauté technique à ce que Yves Stourdzé appelle une esthétique des argumentaires
En nos éditions:
Les Esprits et les Choses (2016) ISBN 978-2-84534-266-8
Pour une poignée d’électrons (2016) ISBN 978-2-84534-256-9
Organisation et anti-organisation (2015) ISBN 978-2-84534-254-5
Les Ruines du futur [1970] (1998) ISBN 978-2-910170-32-5
Yves Stourdzé par... ISBN 978-2-84534-263-7
LE VOYAGE À TREIGNAC
Un écrivain d'âge et une jeune artiste peintre ont, ensemble, le projet d'observer, près de Treignac, des paysages de Corrèze pour en restituer les singularités. Lui, avec des mots, elle, avec des dessins. Elle vit à Treignac. Il réside à Paris.
Sa venue étant retardée pour quelques mois, il lui écrit, en réaction à des photographies qu’elle lui envoie, ce qui le mènera à réflexion sur les paysages et le souvenir de ceux qu’il a connus au cours de ses voyages tout au long de sa vie.
Il tiendra le journal de ces découvertes. De son côté, elle dessine en continu la nature de ce qui l’entoure, pour autant de notations et de pensées du paysage.
En partage d'un sentiment géographique et les valeurs d'une région, lettres, journal, et dessins, seront entremêlés pour dire et décrire, voir et donner à voir des lieux, et les émotions qui s'en dégagent…
LES AUTEURS :
Louise Sartor est diplômée de l’École des arts décoratifs et de l’École des beaux-arts de Paris. Elle s’est installée à Treignac après une année passée à Rome en tant que pensionnaire de la Villa Médicis. Elle expose en France et à l’étranger, notamment à Los Angeles, Vienne et Hong-Kong.Son travail a récemment été exposé au Consortium de Dijon. Elle est soutenue par la galerie Crèvecœur, qui exposera ses peintures et ses dessins en deux lieux de Paris en février 2022.
Claude Eveno, cinéaste, urbaniste, écrivain, a été rédacteur en chef des Cahiers du CCI et de la revue Monumental, éditeur au Centre Pompidou, conseiller de programme à France Culture, et professeur à l’École nationale supérieure de la Nature et du Paysage. Il fut par ailleurs président de la Maison des écrivains et de la littérature.
Il est l’auteur de nombreux essais sur la ville et le paysage, de même que des récits de voyages, endossés au gré de l'art de la peinture.
JEAN-PAUL JUNGMANN PAR LUI-MÊME
Un très bel ouvrage de 1452 dessins de l'architecte Jean-Paul Jungmann
“Comme tout artiste, un architecte dessine pour plusieurs raisons :
Le dessin est un aide-mémoire ; il permet d’exercer la coordination entre la main et l’œil ; il facilite la compréhension de structures complexes, naturelles ou artificielles.
Comprendre c’est dessiner ; le dessin est une manière de penser.
Mais le dessin architectural a un statut particulier. Chaque représentation architecturale se situe de part et d’autre d’un éventail entre idée et construction. [...] Le renouveau d’intérêt pour les dessins utopiques comme l’atteste le livre de Ulrich Conrads et Hans Sperlich publié en 1960 ‘Phantastische Architektur’, forme une partie du contexte qui permet de saisir les travaux de l’architecte-dessinateur Jean-Paul Jungmann et de ses compagnons qui, eux aussi, dans les années 1960-1970, ont essayé de marier la théorie et le dessin pour déstabiliser le modernisme institutionnalisé de l’époque.” (Tim Benton et Caroline Maniaque)
Doléances
Doléances est un essai pamphlétaire partant d'un seul postulat :
La France est le boulet de la République.
Cet essai se propose, ni plus ni moins, d'imaginer la séparation, sans effusions de sang, de ces deux entités contradictoires, si du moins l'on désire que la Nation se démarque du nationalisme fascisant actuel et des “patrouillotes” qui s'en réclament. Pour appuyer définitivement cette rupture avec l’ancien régime (La France fille aînée de l’Église), l'auteur préconise de changer la date de la fête nationale pour celle du 21 janvier, jour de l'exécution de Louis XVI, qui aurait dû être le dernier monarque à régner sur le territoire de la République proclamée par les Conventionnels de 1792. Le but étant que les gens, en citoyens responsables, cessent d'attendre Le chef, L'empereur, Le dirigeant suprême ou encore, L' homme providentiel, qui pourraient améliorer leur vie quotidienne, les parlementaires élus par leurs suffrages étant suffisamment nombreux pour ce faire.
Enfin, face à la montée des radicalismes religieux, il serait souhaitable que l’État se déclare athée, c’est-à-dire un État pour lequel Dieu est une superstition et où le blasphème n'existe pas.
Aux yeux de l'auteur, ces différentes doléances devraient permettre à la République et à ses citoyens de rompre à jamais avec l'antisémitisme et l'anglophobie, qui sont les deux gamelles de “la France éternelle”.
Levinas
Ce dernier livre prévu par l’auteur voyant son état de santé décliner montre l’importance qu’Emmanuel Levinas avait prise dans la vie philosophique de Miguel Abensour.
Le sommaire, constitué de textes “bruts” ou “sans ambages”, montre parfaitement les multitudes d’angles que cette pensée inspirait à Miguel Abensour.
Une pensée qu'il imaginait comme l’une des plus libres qui soient, y compris sur des questions aussi délicates qu’inextricables qui se posaient en son temps et se posent toujours
dans le nôtre.
Sommaire :
Rencontre, silence * Penser l’utopie autrement * L’extravagante hypothèse * Le mal élémental.
Éthique et politique : Le contre-Hobbes d’Emmanuel Levinas * L'utopie paradoxale de la demeure * Lire Emmanuel Levinas * N’oubliez pas que je suis phénoménologue
* L’an-archie entre métapolitique et politique * Sartre Levinas * L’État de justice chez Levinas * L’utopie des livres.
— Éditeurs Anne Kupiec & Hubert Tonka —
NUAGES
Nuages
a pris son origine sur un journal de bord tenu du 18 septembre au 18 octobre 2004 sur un cargo porte-conteneurs, le Monteverde, qui, depuis Hambourg joint Valparaiso en trente-deux jours.
Nuages
aborde les relations entretenues entre le jardinier et le ciel. Le climat couvre la planète d’un seul élan, Gaïa, la Terre, notre maison qui fonctionne comme un seul et unique être vivant.
Nuages
est la relation du voyage et du ciel autour d’une figure, Jean-Baptiste Lamarck, qui fut le premier à sérier les nuages et à leur donner un nom, le premier à concevoir une liaison intime entre les êtres vivants, les milieux, les climats, l’espace et le temps. Le premier à nous donner les clefs du mécanisme de l’évolution et à en fixer les bases.