Déjà Paru
L'homme sans politique
Désormais nous sommes rivés à notre humanité. Le développement accéléré de la conquête spatiale tout comme l’apparition de robots de plus en plus performants, bouleversent le monde commun que nous gardions jusque-là précieusement. En effet, le progrès technique ne nous interpelle plus uniquement pour questionner notre éthique, notre désir ou nos compétences, mais bien pour nous demander si une politique entre les hommes est encore utile.
Avec un peu d’anticipation, nous pouvons alors nous demander : les androïdes rêvent-ils de vote électronique ? Sur notre prochaine planète, devrons-nous élire un robot pour nous débarrasser enfin de la politique ? Et finalement le post-humain est-il post-politique ? L’ambition de notre essai est de montrer en quoi il est nécessaire de réhabiliter la sensibilité politique à l’heure où les automatismes nous rendent la vie facile et, en un sens, libérée de tout engagement.
Chants d'utopie
Réunis en neuf chants, les Chants d’utopie réfèrent à de courtes épopées reliant étroitement l’historique au mythique. Ils y évoquent l’émancipation universelle au travers de nombre de pensées qui ont traversé les âges. Les champs de l’espérance, du paradis, et du meilleur, s’y associent à celui de la catastrophe, du cataclysme, et du pire, enrobant le tout et son contraire.
Des lieux pour chacun d’eux : France, Grèce, Allemagne, Italie, Argentine, Turquie, Russie, Espagne, Israël, États-Unis d’Amérique, Égypte, Brésil, Hollande, Pologne…
Des personnages tirés de notre histoire : Dante Alighieri, Johann Gutenberg, Antônio Conselheiro, Sergueï Essenine, Voltairine de Cleyre, Elif Shafak…
Et il fait des miettes !
CINQ NOUVELLES & CINQ HISTOIRES (photographiquement) SANS PAROLES
pour dire l'amour, l'absurde, la socialité, la contradiction,
que sont les terres de la confusion des sentiments.
Et il fait des miettes ! - Comment dire l’exaspération, pour ne pas dire la colère, d’une femme vis-à-vis d’un homme au simple fait qu’il a machinalement, en sortant de table, jeté par terre les miettes collées sur son pantalon.
Mine de rien - Comment dire, et faisant l’objet d’un conflit conjugal mêlé d’une pointe de moquerie, l’obsession d’un homme qui, partant du principe que ça peut toujours servir un jour, ressort et range de vieux vêtements et autres objets qui ne servant plus, n’auront aucune chance de jamais resservir,
Raconte - Comment dire le sentiment d’amour, parfois submergé de haine, devant l’inéluctable de la mort imminente d’une amie.
Message personnel - Comment dire le désarroi d’un homme éperdu d’amour et de chagrin pour sa femme qui, mystérieusement, disparaît une seconde fois alors que la mort, une première fois, l’a déjà emportée.
Dernier rappel - Comment dire le harcèlement de Votre conseiller de mutuelle complémentaire de santé voulant au meilleur prix vous faire profiter des avantages d’une vieillesse heureuse menant à des obsèques idylliques...
ALMA & MÉMÉ À BRUXELLES
Alma & Mémé ne sont pas deux demoiselles en villégiature à Bruxelles (Belgique) mais bien deux, amènes, architectures d'habitat de Simone et Lucien Kroll,
Alma est une station de métro, la Mémé, une cité d’habitation pour étudiants en médecine, (maison médicale), ainsi nommée pour le jeu du mot. Aux divers prétextes, allant des nouvelles règles de sécurité à une simple haine de ce qu’exprime l’humaine architecture krollienne, et l'on se demande bien pourquoi, ces deux œuvres sont aujourd’hui gravement menacées dans la plus grande indifférence tout à la fois de l’administration cléricale locale et des instances internationales. Que conclure, alors, de quarante ans de harcèlements aussi divers qu’infamants ?
Nous voulons ici rendre hommage à Alma & Mémé, ces habitats en voie de disparition témoignant, par l'esprit et la volonté krolliens, que l’architecture n’est pas un art de contention mais un art de l’accueil.
Que le beau n’appartient pas à la seule création mais plus encore à l’habiter.
LE JARDIN EN MOUVEMENT 6e édition
Remanié et doté d'une nouvelle couverture est ici présenté, en sa 6e édition, Le Jardin en mouvement, l'un des ouvrages fondamentaux du grand paysagiste Gilles Clément.
Vingt-cinq ans après la première parution les propos développés dans cet ouvrage n’ont fait l’objet d’aucune modification sur le fond ou sur la pratique d’un « jardinage en mouvement ». Les urgences écologiques, aujourd’hui mieux ancrées dans les consciences qu’elles ne l’étaient à la fin du XXe siècle, tendent à valoriser ces pratiques à toutes les échelles et à les affiner. Certaines légendes d’illustrations reformulées, plusieurs images supplémentaires et le texte concernant le jardin du musée du Quai Branly-Jacques Chirac développé, sont les ajouts de cette édition.
Vingt-cinq années de croissance végétale modifient les paysages, elles ne modifient pas forcément l’état d’esprit dans lequel ils se développent. Le message essentiel de ce livre « faire le plus possible avec et le moins possible contre la nature » demeure à tous les stades de l’évolution d’un espace incluant le vivant.
Les Esprits et les Choses
Sont ici présentés treize textes qu’Yves Stourdzé a écrits dans diverses circonstances : études, professionnelles (préparation d’interventions, notes d’intention, notes de service) ou écriture plus personnelle.
Il faut les lire en contrepoint d’autres textes, dits plus maîtrisés – que nous avons par ailleurs publiés. À nos yeux, ils sont l’expression radicale et la démonstration de la nécessaire non-séparation (essentielle) de la pensée et de l’action. En tant que tels ils sont une belle leçon de cohérence entre le vouloir et le pouvoir.
Ils témoignent, aussi, du possible d’être libre dans un espace-temps de contraintes et sont la preuve qu’une indépendance de l’écriture d’exigence imaginaire dans une structure institutionnelle, au service simplement du plus grand nombre, est possible.
Prenez datte Goûtez la medjool
"Cet ouvrage n’est pas un simple livre de recettes, il n’aurait peut-être pas même existé s’il ne s’y était ajouté une petite histoire de cuisine personnelle, comme une rencontre, et l’émotion que l’on ressent lors d’une fabuleuse découverte :
Sultane, reine ou diva, belle, riche de saveur et de couleur, sensuelle et opulente: La datte Medjool !
Une seule bouchée, et s'ouvrent grand devant moi les portes du Levant.
J’ai pris un plaisir fou à composer, non pas un savant traité en matière de cuisine, mais à retracer le résultat d’une sublime odyssée; tout au long de ce périple imaginaire et culinaire, la medjool sera mon guide, le sésame qui, comme par magie, réveillera images et souvenirs – parfois même lointains, jettera des ponts entre les continents et tendra des passerelles à remonter le temps."
YVES STOURDZÉ PAR
La vie d’Yves Stourdzé-1947-1986-a traversé comme un météore son époque.
Homme de réflexion, de recherche et d’action, il vécut intensément les événements de son temps. Tenant de la pensée libertariste, porteuse de la critique d’une société sclérosée (qui n’avait pas su éviter la Shoa), et d’une formidable envie de liberté d’un monde neuf, avec force il voulut participer à le construire. Il réalisa ce projet par une structure atypique et innovante réconciliant la rigueur intellectuelle avec l’imagination, l’analyse sans complaisance avec la volonté concrète d'action : le centre d'études des systèmes et des technologies avancées (Cesta). Bâtir de nouveaux rapports : que ce soit ceux de la ville, des régions, des réseaux, des développements technologiques. Sortir de l’incantation des équipements lourds sous la férule des grands corps de l’État et du monologue d’État notamment en matière de télécommunication. S’ouvrir sur un monde en marche. Penser la nouvelle globalisation qui s’annonce et qui frappe durement aux frontières d’une Europe fragile et à peine émergente. Imaginer l’association créatrice de la rigueur allemande, de l’esprit de finesse français, du design italien… et, enfin, pour fonder ce mouvement, se plonger dans la généalogie des images, des mythes et des utopies qui dévoilent, aux esprits les plus attentifs, les stratégies possibles d’une renaissance. Voici le legs.
Dans cet ouvrage collectif (vingt-six auteurs), questionnement, restitution, mise en perspective, lectures et éclairages… l’objectif est de donner envie de lire ou de relire, de revisiter la pensée d’Yves Stourdzé - dans sa complexité, ses fulgurances et son « principe d’espérance » -, dans tout ce qu’elle à à nous dire.
L'ivresse de la ville
Cet ouvrage réunit tous les écrits de l’auteur : articles, conférences, séminaires, y compris ceux qu’il a écrits (à la main) et inclus dans les dessins de ses projets.
Illustré de nombreux dessins dont beaucoup d’inédits, photos des Expositions et de reproductions de free press, il est, aussi, la somme d’une culture qui s’efface très vite, il en sera l’heureuse mémoire précise.
Un long chemin dans l’Utopie avec Paris comme ville expérimentale, lieu où tous ses projets théoriques sont situés. Hommage au siècle éclairé que fut le dix-huitième, ensuite au Paris du dix-neuvième industriel, capitaliste et à ce Paris prolétarien et révolutionnaire et Ville lumière le concluant par une fameuse Exposition universelle.
Jean-Paul Jungmann lie et tient le Paris des fêtes de la Révolution, celui de l’haussmannisme, et l’actuel, comme une utopie qui perdure.
Utopiques III. L'utopie de Thomas More à Walter Benjamin
– TROISIÈME RÉÉDITION —
« Thomas More, Walter Benjamin ? La réunion de ces deux noms dans une constellation insolite a de quoi surprendre. Rares sont les éléments qui semblent les rapprocher, sinon peut-être l’essentiel, à savoir l’utopie. Il ne s’agit pas pour autant de découvrir une filiation inconnue, ni de prétendre écrire une histoire de l’utopie dont Thomas More figurerait le commencement et Walter Benjamin l’achèvement. S’il est vrai que Thomas More est bien l’inventeur avec L’Utopie d’un nouveau dispositif rhétorique et qu’il tente ainsi une intervention inédite dans le champ politique, Walter Benjamin ne représente nullement l’achèvement de la tradition utopique qui, sous des formes diverses, a continué et continue de se manifester après lui. Le projet consiste plutôt à saisir l’utopie à deux moments forts de son destin : à son éveil d’une part, puis, face au péril extrême, à ce que Walter Benjamin appelle “la catastrophe”, de l’autre. »