Architecture
PRISMES Théorie critique
SENS & TONKA, LANCE UN ANNUEL QUI SERA EN VENTE LE 12 MARS 2018
La première parution est un collectif dont les auteurs sont
Miguel Abensour, Michèle Cohen-Halimi, Katia Genel, Anne Kupiec, Gilles Moutot, Géraldine Muhlmann. Et l'aimable participation de Daniel Blanchard
"Au milieu de la Seconde Guerre mondiale, dans une détresse fondamentale, et un désir de repenser la modernité à l’aune même de la catastrophe en cours, Adorno et Horkheimer écrivent la Dialectique de la raison. Texte qui tente de penser les démons modernes à l’intérieur même du mouvement d’émancipation qu’ont représenté la modernité, les Lumières, le déploiement de la raison.
Notre époque actuelle, on le voit bien, est loin d’être étrangère à ce type de problèmes. Aux désirs régressifs d’en finir avec la raison comme à ceux de lui donner tous les pouvoirs. Aux cultes incitatifs des « chefs » comme à ceux des « experts ». Aux colères qui veulent tout casser comme aux certitudes sereines que tout ne va pas si mal et qu’il faudrait, autant que possible, être « raisonnable ».
Nous essaierons d’être « le guetteur des régressions de la raison et de ses retournements en mythologie » (Miguel Abensour) et, autant que possible, le capteur, aujourd’hui, de certaines dominations enfouies ou banalisées, et de quelques ouvertures utopiques oubliées ou ignorées".
LA FRICHE TERRE DE CULTURE
" Cet ouvrage tente la recherche d’un commun construit par les multiples singularités engagées dans l’aventure de la Friche La Belle de Mai.
Inscrit dans une politique publique de développement territorial, ce projet artistique, économique, social, urbain et politique est considéré à travers le monde entier comme l’un des plus innovants de ces dernières décennies. Dans toutes les disciplines, depuis le théâtre qui l’a fondée jusqu’aux musiques et arts plastiques, en passant par l’architecture, les paysages, la littérature et les médias, la Friche se définit comme un processus pluriel et singulier. C’est un lieu de travail associant tous les publics et ouvert depuis toujours à toutes sortes de pratiques, depuis les visites d’ateliers jusqu’aux activités artistiques et sportives... C’est un lieu incontournable de production et de diffusion, où peuvent se réunir plus de dix mille personnes.
La détermination des acteurs impliqués dans cette histoire a permis de transformer le site d’une ancienne manufacture des tabacs en générant l’un des districts culturels et artistiques les plus rares au monde. Culture vivante, patrimoine, développement économique et culturel se concentrent en un site portant l’une des dynamiques les plus riches du tiers secteur.
Ce livre retrace plus de vingt-cinq années d’engagements, de rencontres, d’hypothèses et de tentatives qui doivent permettre de défricher avec radicalité la question de “la place de l’artiste dans la ville ”.
L'homme sans politique
Désormais nous sommes rivés à notre humanité. Le développement accéléré de la conquête spatiale tout comme l’apparition de robots de plus en plus performants, bouleversent le monde commun que nous gardions jusque-là précieusement. En effet, le progrès technique ne nous interpelle plus uniquement pour questionner notre éthique, notre désir ou nos compétences, mais bien pour nous demander si une politique entre les hommes est encore utile.
Avec un peu d’anticipation, nous pouvons alors nous demander : les androïdes rêvent-ils de vote électronique ? Sur notre prochaine planète, devrons-nous élire un robot pour nous débarrasser enfin de la politique ? Et finalement le post-humain est-il post-politique ? L’ambition de notre essai est de montrer en quoi il est nécessaire de réhabiliter la sensibilité politique à l’heure où les automatismes nous rendent la vie facile et, en un sens, libérée de tout engagement.
ALMA & MÉMÉ À BRUXELLES
Alma & Mémé ne sont pas deux demoiselles en villégiature à Bruxelles (Belgique) mais bien deux, amènes, architectures d'habitat de Simone et Lucien Kroll,
Alma est une station de métro, la Mémé, une cité d’habitation pour étudiants en médecine, (maison médicale), ainsi nommée pour le jeu du mot. Aux divers prétextes, allant des nouvelles règles de sécurité à une simple haine de ce qu’exprime l’humaine architecture krollienne, et l'on se demande bien pourquoi, ces deux œuvres sont aujourd’hui gravement menacées dans la plus grande indifférence tout à la fois de l’administration cléricale locale et des instances internationales. Que conclure, alors, de quarante ans de harcèlements aussi divers qu’infamants ?
Nous voulons ici rendre hommage à Alma & Mémé, ces habitats en voie de disparition témoignant, par l'esprit et la volonté krolliens, que l’architecture n’est pas un art de contention mais un art de l’accueil.
Que le beau n’appartient pas à la seule création mais plus encore à l’habiter.
LE JARDIN EN MOUVEMENT 6e édition
Remanié et doté d'une nouvelle couverture est ici présenté, en sa 6e édition, Le Jardin en mouvement, l'un des ouvrages fondamentaux du grand paysagiste Gilles Clément.
Vingt-cinq ans après la première parution les propos développés dans cet ouvrage n’ont fait l’objet d’aucune modification sur le fond ou sur la pratique d’un « jardinage en mouvement ». Les urgences écologiques, aujourd’hui mieux ancrées dans les consciences qu’elles ne l’étaient à la fin du XXe siècle, tendent à valoriser ces pratiques à toutes les échelles et à les affiner. Certaines légendes d’illustrations reformulées, plusieurs images supplémentaires et le texte concernant le jardin du musée du Quai Branly-Jacques Chirac développé, sont les ajouts de cette édition.
Vingt-cinq années de croissance végétale modifient les paysages, elles ne modifient pas forcément l’état d’esprit dans lequel ils se développent. Le message essentiel de ce livre « faire le plus possible avec et le moins possible contre la nature » demeure à tous les stades de l’évolution d’un espace incluant le vivant.
Les Esprits et les Choses
Sont ici présentés treize textes qu’Yves Stourdzé a écrits dans diverses circonstances : études, professionnelles (préparation d’interventions, notes d’intention, notes de service) ou écriture plus personnelle.
Il faut les lire en contrepoint d’autres textes, dits plus maîtrisés – que nous avons par ailleurs publiés. À nos yeux, ils sont l’expression radicale et la démonstration de la nécessaire non-séparation (essentielle) de la pensée et de l’action. En tant que tels ils sont une belle leçon de cohérence entre le vouloir et le pouvoir.
Ils témoignent, aussi, du possible d’être libre dans un espace-temps de contraintes et sont la preuve qu’une indépendance de l’écriture d’exigence imaginaire dans une structure institutionnelle, au service simplement du plus grand nombre, est possible.
YVES STOURDZÉ PAR
La vie d’Yves Stourdzé-1947-1986-a traversé comme un météore son époque.
Homme de réflexion, de recherche et d’action, il vécut intensément les événements de son temps. Tenant de la pensée libertariste, porteuse de la critique d’une société sclérosée (qui n’avait pas su éviter la Shoa), et d’une formidable envie de liberté d’un monde neuf, avec force il voulut participer à le construire. Il réalisa ce projet par une structure atypique et innovante réconciliant la rigueur intellectuelle avec l’imagination, l’analyse sans complaisance avec la volonté concrète d'action : le centre d'études des systèmes et des technologies avancées (Cesta). Bâtir de nouveaux rapports : que ce soit ceux de la ville, des régions, des réseaux, des développements technologiques. Sortir de l’incantation des équipements lourds sous la férule des grands corps de l’État et du monologue d’État notamment en matière de télécommunication. S’ouvrir sur un monde en marche. Penser la nouvelle globalisation qui s’annonce et qui frappe durement aux frontières d’une Europe fragile et à peine émergente. Imaginer l’association créatrice de la rigueur allemande, de l’esprit de finesse français, du design italien… et, enfin, pour fonder ce mouvement, se plonger dans la généalogie des images, des mythes et des utopies qui dévoilent, aux esprits les plus attentifs, les stratégies possibles d’une renaissance. Voici le legs.
Dans cet ouvrage collectif (vingt-six auteurs), questionnement, restitution, mise en perspective, lectures et éclairages… l’objectif est de donner envie de lire ou de relire, de revisiter la pensée d’Yves Stourdzé - dans sa complexité, ses fulgurances et son « principe d’espérance » -, dans tout ce qu’elle à à nous dire.
POUR UNE POIGNÉE D'ÉLECTRONS
"Dans les textes de Pour une poignée d’électrons, abondamment nourris de son travail généalogique, Yves Stourdzé soutient que les termes qui constituent la communication « sont l’enregistrement de la langue, du temps, du corps ». Il montre que le pouvoir en France s’est toujours méfié de la communication directe entre les gens et qu’il a donc toujours privilégié les techniques de communication qu’il pouvait contrôler ou qui mettent en scène sa prédominance : le télégraphe Chappe et ses stations fortifiées, le réseau ferré en étoile, la presse plutôt que le téléphone, etc. De la même façon le pouvoir privilégie le lourd, le fortifié, la ligne Maginot plutôt que les chars. En France « se distinguent ses Grands Corps et ses Petits Vices, ses notables et ses employés, ses fantasmes et ses espoirs. Pêle-mêle au gré d’une histoire de toile d’araignée technique : le marchand, le politique, l’ingénieur et le fonctionnaire. Et dans un tout petit coin obscur, le client ». C’est pourquoi il est nécessaire de « déréguler en profondeur la société française pour promouvoir l’innovation » et les « dérégulateurs » doivent « avoir sans cesse présents à l’esprit les visages des inventeurs qui, dans le domaine des communications, n’ont eu d’autres choix depuis deux siècles que de baisser les bras… Car un climat propice à l’innovation ne se crée pas d’un coup de baguette magique. Il faut créer les institutions et les stimulants qui offrent à l’inventivité les moyens de son expansion, voire les possibilités d’un recours."
Philosophe et sociologue français, Yves Stourdzé est né à Paris en 1947. Décédé à l'âge de 39 ans en décembre 1986. Il a produit, en un temps (trop) bref, l'une des analyses les plus pertinentes des fondements du pouvoir et du système des grandes organisations ; il a étudié les conditions techniques et institutionnelles de l'innovation dans la société française et les freins auxquels elle se heurte. Universitaire et chercheur distingué, alliant étroitement réflexion et action, il a dirigé pendant les dernières années de sa vie le Centre d’étude des systèmes et technologies avancées (CESTA), vivier et creuset d'idées qui inspira nombre de grands programmes de sociétéet dont la modernité court toujours aujourd'hui.
-
ORDRE ET DÉSORDRES
« C’est obstinément le même but que mon atelier poursuit, à travers les diverses missions qu’il a pu réaliser : déstabiliser les certitudes qui font les architectes héroïques, démontrer qu’un milieu aimable ne peut se constituer qu’en dehors des schémas d’autorités et que les outils modernes (organisation méthodique, industrie du bâtiment, informatique, etc.) peuvent être utilisés à produire des milieux diversifiés. » L. K.
SOIXANTE ET UNE ARCHITECTURES
« Contrairement à la règle des trois unités du théâtre classique, nous cherchons la plus grande diversité pour assurer la plus grande complexité. Elles sont : action, lieu et temps : elles ont été réinventées par les modernistes produisant ainsi un carcan mutilant. Pour atteindre une complexité minimale, il faut les exorciser. Par contre, accueillir des objets qui “n’y appartiennent pas” par leur usage, leur forme, couleur, style, permet de casser l’homogénéité. Renoncer à l’uniformité. Renoncer aussi aux alignements et aux répétitions de formes identiques qui masquent souvent des objets différents. L’homogénéité de ces règles détruit la diversité et la coopération spontanée, aléatoire, dans une action commune entre “personnes” différentes. » L.K.