Denis Guillec
PARODIE PARADIS
De nos jours, un système de fonctionnement, tout autant social que publicitaire, amène à nous faire croire que toute chose est à portée de nos mains et que nous serions bien stupides de ne pas nous en saisir. Nous sommes beaux, intelligents, jeunes, performants, et même les personnes se trouvant être des plus défavorisées sont confondues de bonheur. Les roucoulades suavement débitées, montrées et démontrées sur quantité de supports à grand renfort de propos et d’images alléchants nous déroulent un tapis de joies et de plaisirs à faire baver d’envie les plus réfractaires.
Partant de la pub où, au sein d’un environnement et d’une population choisis, se mêlent la célébrité d’un acteur et le goût onctueux d’un café, Denis Guillec s’empare de ces slogans-phrases-scies, dont il n'est nullement l'auteur, et nous restitue à la lettre, sitôt souligné d'anglo-méricain sans lequel nous serions lamentablement has been!, l’acharnement à nous faire, à grand coût de surconsommation, à tout prix voir la vie en rose. What else?
HIC
“Redoutant ce qui commence, le temps sans esprit tricote cataractes ; les somnambules se lèvent et suivent. Proclame-t-il que x est x ? Ils récitent arguments. L’inertie fait le reste. Et s’il s’agissait, à rebours, de voir ? Dring ! Du bâton pour les carottes ! Et aussi de dire ? Moins vite, moins fort, moins haut : mot à l’heure, vie au terme, point final en suspension... [...] Poésie ? Non. Science ? Non. Poésophie alors ? Si vous le dites... plutôt rapports, sans rimes ni raisons. Rapports ? En tous sens. Posture ? Zététique. Méthode ? Buissonnière. Objectif ? Marcher encore. Et combien ? Trente-six. X est x et non-x, sceptique grammaire, poétique ambigu, diamantine vérité. Il y a des soleils.”